CSRD : La biodiversité et les ressources marines sont-elles un angle mort ?
Une application fictive de notre outil Ecomer by Sayari, dont la version de démonstration est disponible ici.
Il est désormais possible d’évaluer les impacts et dépendances de votre portfolio pêche lors de votre mise en œuvre de la CSRD. En effet, grâce à l’utilisation de métriques reconnues au niveau européen et onusien, nous vous proposons de quantifier votre impact sur les ressources marines. Nous vous présentons ici un exemple fictif, avec l’entreprise Bien Manger qui vend les poissons pêchés suivants :
- Lieu noir de Mer du Nord et de Mer de Barents
- Thon albacore de provenance inconnue
- Saumon sauvage (espèce indéterminée) de Pacifique Nord-Est
Et de Surimi composé des poissons pêchés suivants (dans des proportions variables) :
- Colin d’Alaska du Pacifique Nord-Ouest
- Merlan d’Atlantique Nord-Est
Dans notre mission fictive, nous accompagnons Bien Manger pour évaluer son impact et sa dépendance à la durabilité des ressources marines. La première étape de notre accompagnement consiste à identifier la ou les espèces concernées. Par exemple, dans le cas du Saumon vendu par Bien Manger, dans le Pacifique Nord-Est, 5 espèces cohabitent : les saumons royal, keta, argenté, rose, et rouge. Parmi ces espèces, certaines sont considérées comme particulièrement à risque de surexploitation. Seul le saumon rouge présente un risque moins élevé avec une classification « risque modéré ».
Pour ces espèces, nous évaluons ensuite l’état des populations (stocks) avec l’outil Ecomer®, en utilisant la méthode du CSTEP[1] européen. Cette méthodologie résulte en une note lettrée de A à E. A titre d’exemple, les résultats pour le merlan sont présentés en Figure 1 :
Figure 1 : Evaluation de l’impact de pression de pêche sur les stocks de merlan en Atlantique Nord-Est et en Mer Noire. Les zones de pêche sont colorées selon la note obtenue par les stocks dans cette zone. Capture d’écran de l’outil Ecomer by Sayari.
Lorsque les quantités et les provenances sont inconnues et/ou variables, nous formulons des hypothèses, en lien avec l’entreprise. Dans le cas présent, faute d’informations plus précises de la part des achats de Bien Manger, nous considérons que son approvisionnement est représentatif de la pêche mondiale. Nous prenons ainsi les données de captures pour chacun des stocks considérés.
Le résultat pour les différentes espèces (et groupe d’espèces) est présenté en figure 2 :
Figure 2. Résultats de risque d’impact sur les populations de poissons vendus par Bien Manger. Les ventes les plus performantes (A) correspondent aux stocks pêchés durablement, les autres correspondent à différents niveaux de risque de surpêche de faible (B) à très forte (E).
Le risque de Bien Manger sur la biodiversité via l’exploitation des ressources biotiques réside majoritairement dans l’approvisionnement en saumon sauvage, et dans une moindre mesure dans le surimi et le thon albacore.
Dans un second temps, nous définissons avec les équipes de Bien Manger une stratégie biodiversité marine afin d’améliorer la durabilité de l’offre en produits de la mer. Les différentes mesures associées à cette stratégie sont adaptées à chaque espèce :
- Lieu noir : réduction progressive de la part du stock Mer du Nord par le stock Mer de Barents (populations en meilleure santé) avec pour objectif d’atteindre 100% de lieu noir en provenance de la Mer de Barents d’ici 2027 ;
- Thon : développer une meilleure maîtrise de la chaîne d’approvisionnement, puis la réorienter vers les stocks mieux notés qui sont pour le moment estimés à une plus faible part de l’offre.
- Surimi : développer une meilleure maîtrise de la chaîne d’approvisionnement, puis garantir que le surimi ne provienne pas de merlan surpêché (stocks en provenance des Mers Celtiques). L’écoconception vis-à-vis du Colin est jugée moins prioritaire.
- Saumon : augmentation de la part de saumon rouge dans l’offre de saumon sauvage.
Figure 3. Stratégie d’amélioration du portefeuille « pêche » de Bien Manger. L’amélioration du suivi des espèces et des stocks pêchés, puis la réorientation de l’approvisionnement vers des stocks en bon état permet d’éliminer les achats les plus à risque, et de favoriser les plus respectueux de la biodiversité et des ressources marines.
Ainsi, à l’horizon 2027, Bien Manger aura éliminé les risques D et E de son portefeuille. Les travaux futurs porteront sur la réduction du risque C. Par ailleurs, dès 2025, une évaluation de l’impact sur les fonds marins et les espèces protégées sera réalisée pour sélectionner les techniques de pêche plus vertueuses. Enfin, un suivi annuel de l’état des stocks de poissons approvisionnant Bien Manger est nécessaire, la santé des stocks fluctuant avec le temps. L’outil Ecomer by Sayari permettra à Bien Manger de suivre son portefeuille et de s’adapter à ces évolutions.
Vous voulez suivre l’exemple de Bien Manger et mettre en place une stratégie biodiversité marine sur les produits de votre portefeuille ? N’hésitez pas à consulter notre offre et à nous contacter.
[1] STECF, « Scientific, Technical and Economic Committee for Fisheries (STECF) – Validation of selected sustainability indicators and underlying methodologies for the revision of the EU marketing standards for fisheries products (STECF-22-12) », 2022.
Nous proposons des solutions sur mesure,
adaptées à vos ambitions et à vos moyens
Vous souhaitez connaitre nos dernières études ou découvrir nos nouveaux projets ? Suivez-nous sur Linkedin
Membre du Comité consultatif technique du PEF (Product Environmental Footprint).
Membre du comité des partenaires de l’affichage environnemental