Qu’est-ce que l’ACV ?
L’ACV ou Analyse de Cycle de Vie est une méthode utilisée pour calculer l’empreinte environnementale de produits ou de services.
Pourquoi ? Quel objectif ?
Elle permet de répondre à la question « Quelle est l’empreinte de mon produit ou service ? ». Elle permet également de comparer deux produits entre eux, et de choisir le mieux disant en terme environnemental. Elle permet enfin d’améliorer des produits existants, en identifiant les principaux enjeux de réduction des impacts sur toute la chaine de valeur. C’est ce qu’on appelle l’écoconception. Cette écoconception peut également être réalisée sur un produit en cours de conception, via une ACV dite prospective.
Quoi ? Quelle utilité ?
Réaliser une ACV nécessite avant tout de bien définir son objectif. Pourquoi réaliser cette étude et à quoi va-t-elle me servir ? Plusieurs cas de figure se présentent :
- Cas de figure 1 : Une entreprise cherche à déterminer les principaux enjeux environnementaux de son produit sur toute sa chaine de valeur. Quelles sont les étapes les plus impactantes dans la chaîne de valeur du produit ?
- Etapes fournisseurs: achats, production de matières premières, intrants …
- Etape interne, pour la production dont l’entreprise a la responsabilité directe : transformation des matières premières, usines/bureaux …
- Etape clients/utilisateurs: utilisation du produit (consommables, consommation d’énergie à l’usage, gaspillage), fin de vie …
- Cas de figure 2 : Une entreprise veut comparer deux solutions de conception de son produit.
Exemple :Doit-elle s’orienter vers un ingrédient biosourcé ou pétro-sourcé ? Lequel est le plus vertueux en terme environnemental ?
- Cas de figure 3 : Une entreprise souhaite comparer son produit avec un produit concurrent ou avec un produit standard.
- Cas de figure 4 : Une entreprise veut faire une allégation environnementale (claim) auprès de ses clients
- Cas de figure 5 : une entreprise examine de nouvelles solutions pour ses produits, en prenant en compte les récents développements technologiques. Quelles options permettent des gains environnementaux ? Quels sont les verrous à lever pour que la solution soit (environnementalement) viable ? C’est l’ACV prospective.
La démarche de réalisation d’une ACV apporte des bénéfices à l’entreprise : elle induit souvent des économies financières en parallèle de la réduction des impacts, elle augmente sa crédibilité vis-à-vis de ses fournisseurs, améliore son image de marque vis-à-vis de ses investisseurs, clients, consommateurs et employés.
Comment réaliser une ACV ?
Chaque produit possède un cycle de vie propre, défini comme « L’ensemble des phases consécutives et liées du système de produits, de l’acquisition des matières premières ou de la génération des ressources naturelles à l’élimination finale »[1].
Les cycles de vie de la voiture thermique et de la voiture électrique sont par exemple présentés dans la Figure 1.
Mesure expert pied à coulisse etc
Figure 1 : Exemples de cycles de vie d’une voiture thermique (à gauche) et d’une voiture électrique (à droite). Schéma Sayari®.
L’ACV est une approche complète et systémique à double titre :
- Elle évalue l’ensemble de la chaine de valeur incluant l’amont (fournisseurs) et l’aval (utilisateurs et consommateurs).
- Elle évalue l’ensemble des impacts : l’empreinte carbone, mais également l’empreinte eau, toxicité, pollutions, utilisation des terres …
Cette double approche permet d’éviter les deux types de transferts d’impacts :
- Le transfert d’étapes du cycle de vie
- Le transfert de catégories d’impacts
Ces deux types de transfert d’impact sont détaillés ci-dessous.
- Le transfert d’étapes de cycle de vie
Le transfert d’étape du cycle de vie est très fréquent dans le secteur du bâtiment. Dans le cas d’un logement, : la construction, l’ajout d’isolants et la mise en place d’une pompe à chaleur sont des coûts environnementaux (et économiques) supplémentaires lors de l’étape de construction ; les émissions liées au chauffage lors de l’étape d’usage sont toutefois fortement réduites sur toute la durée d’occupation du logement du fait de la baisse en consommation d’énergie. L’« investissement » environnemental initial permet de réduire l’impact de l’usage du logement (chauffage), et le bilan environnemental total est généralement plus favorable à ce type de logement (avec isolation supplémentaire et chauffage écologique). Le poids attribué aux différentes étapes du cycle de vie sera différent: le logement bien isolé et chauffé avec une pompe à chaleur aura plus d’impact environnemental à la construction, et moins d’impact à l’usage pour le logement par rapport à un logement plus classique.
Un autre exemple permet d’illustrer le transfert d’étape du cycle de vie. Il s’agit de la comparaison entre une voiture thermique et une voiture électrique. Il est présenté dans la Figure 2. Au stade de la construction du véhicule, il est plus impactant de construire une citadine électrique (incluant la batterie) que son équivalent thermique. Et pourtant, lorsqu’on inclut la phase d’usage, qui consiste à faire rouler le véhicule une fois construit sur des dizaines de milliers de kilomètres, la hiérarchie s’inverse : au global, la voiture thermique (VT) apparaît comme plus impactante pour l’environnement, contrairement à ce qu’aurait suggéré la comparaison sur la seule phase de production. Il y a ainsi un transfert d’étape du cycle de vie entre la phase d’usage et la phase de production lorsque les deux véhicules sont comparés.
Figure 2 : Résultats d’impact sur le changement climatique pour l’ensemble du cycle de vie d’une voiture thermique et d’une voiture électrique, pour un véhicule fabriqué en 2016 et en 2030 (projeté). Les couleurs représentent les différentes étapes du cycle de vie et les points le total de chaque étude. Adapté du rapport Fondation pour la Nature et l’Homme, 2017, « Le véhicule électrique dans la transition écologique en France ».
- Le transfert de catégories d’impact
Afin d’illustrer les transferts de catégories d’impacts, l’exemple des biocarburants de première génération est prégnant. Ces carburants sont issus de cultures en compétition avec l’alimentation (soja, maïs, huile de palme…). L’ACV a permis de mettre en lumière une réduction de l’empreinte carbone par rapport aux carburants fossiles, mais une augmentation de la consommation de terres agricoles comme illustré dans la Figure 3. Ainsi rouler au diesel sera 55% plus impactant que rouler au biodiesel pour la catégorie changement climatique. En revanche, les impacts sur l’occupation des terres agricoles sont inexistants pour un parcours avec du diesel pétro-sourcé.
Figure 3 : Impacts de la mobilité Diesel/Biodiesel pour différentes catégories d’impacts : changement climatique, écotoxicité terrestre, occupation des terres agricoles et utilisation des ressources fossiles. Comparaison des impacts pour des distances comparables de la consommation d’un véhicule roulant au biodiesel (en bleu foncé) versus au diesel pétro-sourcé (en bleu clair)[2]. Adapté de la publication LinkedIn de Romain Chambard, « Analyse de cycle de vie du BioDiesel » 2020.
Qui réalise ?
La méthodologie d’ACV est encadrée par les normes ISO 14040 et 14044. Pour la réaliser, certaines entreprises bénéficient d’experts en interne. Les autres sollicitent des experts externes. Ils interviennent dans les deux cas de figure : soit, après la réalisation d’une ACV simplifiée réalisée en interne par l’entreprise ou bien sans étude préalable.
Ils vont s’assurer que l’étude complète ISO permet de réaliser une allégation, et vont poser les limites de celles-ci. La qualité des données utilisées est par exemple clé pour déterminer la robustesse des allégations. Si celles-ci sont incertaines, les experts proposeront de faire varier les hypothèses pour voir l’évolution sur les résultats, et tester, ainsi, leur robustesse.
Cette exigence permet de s’assurer que l’ACV réalisée est fiable et conforme, et que les approximations faites sont légitimes.
Que proposent les logiciels ?
De nombreuses solutions émergent aujourd’hui pour proposer des calculs d’ACV automatisés. Ces solutions sont utiles pour des évaluations « à grosse maille ». Elles permettent de réaliser des « ACV simplifiées ». Autrement dit, elles fournissent une première évaluation des enjeux et permettent de lancer des chantiers d’amélioration des produits. Elles ne permettent cependant pas aujourd’hui de réaliser des « allégations environnementales » (claims).
Afin de se conformer à la norme ISO, il est nécessaire de faire auditer les résultats fournis par les logiciels par des experts qui maitrisent la qualité des données utilisées et savent interpréter les résultats. A titre d’exemple, une différence de 20% dans le calcul de l’empreinte carbone est significative, quand elle ne l’est pas sur l’empreinte toxicité. Une réduction des impacts de l’empreinte carbone par la captation de carbone biogénique (stockage du carbone dans les prairies par exemple) n’a pas la même signification qu’une réduction des émissions liées à la consommation d’énergie fossile.
Que propose Sayari ?
Chez Sayari, nous réalisons des ACV en appliquant les normes ISO et en utilisant les dernières méthodes scientifiques adaptées à votre besoin. Nous réalisons également des revues critiques d’ACV permettant leur utilisation en allégation environnementale. Nous sommes partenaires des pouvoirs publics français et européens sur le sujet de l’affichage environnemental. Construction d’Inventaires de Cycle de Vie, prise en compte de la biodiversité, éco-conception, nous pouvons vous accompagner sur de nombreux sujets. N’hésitez pas à consulter notre offre et à nous contacter !
[1] Source ISO 14040
[2] méthode ReCiPe Midpoint (H) V1.06 pour l’Europe.
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Membre du Comité consultatif technique du PEF (Product Environmental Footprint).
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